03/12/2013

Réponse

3 décembre 2013

"Revient au début."

Voilà, c'est tout. La réponse de Robert.

Élusif, non ?

Le début pourrait signifier plusieurs choses, dont très peu que j'aime. Le début de quoi exactement ? Enfin, c'est la question que je me suis poser il y a quelques temps car maintenant je le sais.

Donc je me suis dit, "Hey, mon cher Narval, le début de quoi exactement ?". Bon, je sais que je me répète mais voyez-vous, j'aime faire du texte sans raison précise, assis ici à l'ombre dans les rideaux pourpres de la cage de mon lit. Peu importe. J'ai donc chercher quel lien j'aurais avec Robert. Tant qu'à chercher le début de quelque chose, autant commencer par ce qui nous est semblable. J'ai donc arraché des tissus pendant du plafond pour me laisser libre accès au mur doré et j'ai claqué des nageoires pour obtenir un servant qui m'apporta aussitôt un feutre. Je fis quelques mouvements frustré pour lui faire savoir que j'en voulais plus, il répondit à ma requête avec deux boîtes pleines. Je dû l'arrêter lorsque j'entendis le bruit provenant du gyrophare d'un camion. Désolé, je m'écarte. Voyez-vous, je suis légèrement sous tension. Cela est-il évident ? On s'en fout, ne répondez pas, je dois juste finir mon anecdote. Fermez-vous la gueule, cher lecteur anonyme. Donc, retour au sujet. Je gribouillai alors mon nom et le sien, suivi de celui de mon père, de ma défunte mère et de plusieurs autres membres de notre famille. C'est en reliant tout ça, leurs lieux de naissance et plusieurs autres lieux où des événements importants ont survenus que je remarquai une ville précise qui revenait fréquemment.

Lieu de fondation de l'Alliance Narvalienne ? Liechtenstein.

Lieu de naissance de mon grand-père ? Liechtenstein.

Lieu du meurtre de mon grand-père ? Liechtenstein.

Lieu de naissance de Robert ? Liechtenstein.

Lieu de mariage de mon père et ma mère ? Liechtenstein.

Lieu de ma naissance ? Liechtenstein.

Liechtenstein.

Voilà où Robert veut que j'aille.

Donc, c'est en découvrant ceci que je courus à la chambre de mon père, que j'eu le plaisir de le retrouver au milieu de plusieurs bouteilles vidées de leur alcool. Je tentai de le réveiller avec la force seule de mon corps mais je réalisai assez vite que c'était en vain. Je pris donc la première vodka que je vis et lui éclata sur le crâne. Voyant l'inutilité de mon geste, mais remarquant son absurdité, je continuai avec tout ce qui me tomba sous la main. Le vacarme amena très vite de nombreux parasites qui appelèrent quelques parasites un peu moins envahissant comme un prince et une princesse pour admirer mon idiotie sadique. La Princesse Rutabaga m'arrêta dès son entrée dans la pièce. Me demandant ce que je faisais, je lui expliqua que je voulais réveiller mon père. Elle me fit alors remarquer que je lançais des bouteilles sur un oreiller depuis un bon quinze minute. Admirant les plumes éparpillées partout dans la zone, je vis mon père apeuré sur son lit. Mon objectif était accompli, il était réveillé.

«-Papa ! Robert est au Liechtenstein !!»

Je vis une flamme être ravivée dans l'oeil ouvert de mon père. Il s'assit sur son lit, croisa ses nageoires et me foudroya du regard.

«-Et ?»

Toutes les pupilles s'alignèrent vers mon être alors que j'ouvris ma gueule pour annoncer la révolution.

«-On le tue.»

Je n'avais même pas finis ma phrase que nombreux furent les Algériens sautant de bonheur. Je sentis la main de Petit-Canard me taper le dos.

«-Je te suis, mon ami.»

Malgré ma joie intense et mon envie de sang profonde, la vue des yeux désapprobateurs de notre chère princesse me fit douter de mon acte futur. Je perdis aussitôt mon sourire demi-circulaire lorsque je la vis partir de la pièce. Peut-être devais-je aller la voir pour la rassurer ? Je n'aimais pas zieuter une si belle femelle avec des airs si tristes. Je reposai mon chapeau de fête et essuyai mon visage du champagne qu'on me versait dessus et partit à mon tour de la chambre de mon père. En pénétrant dans le corridor, je n'eu que le temps d'agripper l'image de la princesse sortant du côté du jardin. Je la suivis en ces lieux. Je débouchai à une partie féerique du palais. Des chutes d'un bleu pur coulaient des briques dorées du mur du fond. Leurs ruisseaux venait s'écouler parmi les fleurs et les grands arbres de toutes les régions de la Terre et s'arrêtait tel une barrière au pied de Rutabaga, assise au sol, un étage plus bas, arrachant des brindilles une à une sans prêter attention à ma soudaine entrée.

«Ruta» fut le seul mot que le paysage éblouissant me laissa exiler des entrailles de ma gorge sèche. Elle se retourna rapidement et sursauta dès qu'elle m’aperçut. Elle porta une main à sa poitrine et ouvrit délicatement sa petite bouche.

«-Narval.»

Je m'approchai en contournant le garde-fou et descendit à son niveau en tenant légèrement la barre des escaliers. Une fois au même étage que mon interlocutrice, je demeurai à environ un mètre d'elle, debout, elle toujours au sol. Je débutai le débat.

«-Tu ne veux pas qu'on y aille, n'est-ce pas ?»

Elle se mordilla les lèvres.

«-Tu vas te faire tuer, Narval.

-Combien de fois depuis mon départ ai-je risqué la mort ? Une fois de plus ne me fera pas de mal.»

Elle se leva et me fixa avec ardeur.

«-Mais c'est une chance de plus que je te perde.»

Sa réponse me laissa ahurit. Elle tient à moi ? Que veux-t-elle ? Que suis-je donc pour elle ? Ne suis-je pas qu'un compagnon de voyage, un aide militaire ? Une fois de plus, la confusion m'envahissait, et ce n'était peut-être pas au meilleur moment possible. Elle s'approcha de moi.

Et elle me prit dans ses bras.

«-Je ne veux pas te perdre, Narval.»

J'aurais aimé dire que cet instant avait été éternel, que le temps ce soit arrêté et que je pus comprendre enfin ce qui se passait, pour une fois dans ma vie. Pourtant, non. C'était une fraction d'une minute. Même pas. C'était si rapide, si flou dans mon âme. C'est incrusté en moi mais ce n'est qu'un fade souvenir. Je me rappelle par contre parfaitement comment elle est partie en courant dans les marches et comment elle s'est retournée une dernière fois pour me crier du balcon :

«-Mais si tu veux vraiment y aller, alors je viendrai avec toi !»

Et elle partit.

C'est peu après mon réveil de cet événement irréel que Petit-Canard sautit du perchoir où il était, c'est à dire dans le chêne à côté de moi. Il regardai la sortie du jardin puis revint poser son regard sur moi, détruit et par terre. Je ne sais pas qui de nous deux le dit, si même c'est nous deux qui poussèrent ces mots avec une synchronisation hors du commun, mais ce fut dit.

«-Bon. On part demain.»

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